Voir deux productions vidéoludiques Tortues Ninja sortir la même année pouvait apparaître comme un doux rêve et c’est pourtant une belle réalité. Il y a d’abord eu le renouveau de la franchise avec l'excellentissime Teenage Mutant Ninja Turtles: Shredder's Revenge, et maintenant TMNT The Cowabunga Collection, une compilation que vont vouloir absolument les amateurs de rétro-gaming. Une anthologie empreinte de nostalgie aussi bien garnie qu’une pizza de nos quatre guerriers fantastiques.
Si Dotemu et Tribute Games ont pris des risques avec Teenage Mutant Ninja Turtles : Shredder’s Revenge, Konami a préféré une autre approche, moins coûteuse et plus sûre, celle de la compilation rétro avec TMNT The Cowabunga Collection. Une stratégie souvent payante malgré tout, surtout en faisant appel aux bonnes personnes. L’éditeur japonais s’est justement offert les services du studio Digital Eclipse qui, depuis quelques années, ont produit des compilations appréciées. Street Fighter 30th Anniversary, Disney Classic Games Aladdin and The Lion King ou SNK 40th Anniversary, c’est eux.
TMNT The Cowabunga Collection, une compil’ bien complète
Si vous avez suivi l’actualité de TMNT The Cowabunga Collection, alors vous savez que Konami n’a pas été radin, loin de là même. La compilation pioche un peu partout que ce soit l’arcade, les consoles de salon (NES, SNES, Mega Drive) et portable (Game Boy) pour 13 jeux Tortues Ninja - 11 avec une version japonaise - sortis entre 1989 et 1993 (voir la liste complète) dont Turtles in Times ou le tout premier épisode qui a donné des sueurs froides aux jeunes joueurs que nous étions rien qu’avec son passage sous l’eau. Et il y a forcément des doublons, car dans le lot plusieurs ont le droit à différentes versions en fonction de la plateforme. Étant donné qu’il s’agit d’une compilation et non de remasters, il n’y a eu aucune restauration effectuée. Les jeux sont identiques aux souvenirs qu'on a avec tout ce que cela implique de qualités et de défauts comme la raideur qui pourra rebuter en cas de découverte pour la toute première fois.
Comme souvent avec ce type de collections, Digital Eclipse a introduit de nouvelles options graphiques. Ainsi, on a déjà le choix entre le format d’écran d’origine (4:3), zoom (4:3 zoomé) ou plein (16:9). Dans cette dernière configuration, pas de miracle, en plus du zoom, l’image est déformée, élargie. On déconseille. Le deuxième réglage est peut-être le meilleur compromis puisqu’il se contente surtout d'interférer avec les barres latérales d’habillage. Le nom du jeu est par exemple rogné mais c’est tout. Il y a également des filtres qu’on pourrait trouver sur un émulateur « Moniteur », « LCD », « TV » ou « rien », pour avoir un rendu à l’ancienne ou totalement moderne. Toujours sympa même si l’on aura tendance à n’en appliquer aucun sur le long terme. L’image est en effet trop délavée, trop sombre sur la moitié des filtres. Pas terrible. D’autres améliorations permettent également d’éliminer tout scintillement de sprites.
La darksoulisation des Tortues Ninja avant l’heure
Derrière cette boutade se cache une vérité : les vieux n’étaient pas aussi faciles que ceux d’aujourd’hui. La principale raison venant de l’absence de sauvegarde. Eh bien là, c’est l’opposé total. On peut enregistrer et charger sa progression à tout moment. Rien que ça, ça change la donne. Ce n’est pas suffisant ? Que diriez-vous de revenir en arrière pour annuler un mauvais coup fatal ? La fonctionnalité « Rembobinage » est faite pour cela. Mais l’option qui nous a bluffé, c’est celle qui consiste à visionner un walkthrough d’un jeu… puis de l’interrompre pour jouer nous-même en reprenant directement là où l’on a suspendu la vidéo.
Et si vraiment on galère comme jamais, d’autres types d’améliorations sont disponibles. Des cheat codes - sans codes à rentrer malheureusement - qui s’activent et se désactivent afin de doubler la vitesse de notre personnage, d’ignorer la plupart des dégâts et de vaincre la plupart des ennemis en un coup, de choisir son niveau de départ etc. Cette dernière aide est particulièrement bienvenue si l’on souhaite simplement relancer un niveau sur le pouce. Pour le reste, comme dit, c’est optionnel et tout est désactivé de base, donc aucune chance de ruiner l’expérience des fans.
Dans les améliorations qui ne sont pas des aides, on note un mode raccord avec l’époque de sortie de cette Teenage Mutant Ninja Turtles The Cowabunga Collection « En ligne ». Le nom est assez évocateur : la compilation est jouable à plusieurs via le mode en ligne sur TMNT (Arcade - 4 joueurs max), TMNT: Turtles in Time (Arcade - 4 joueurs max), TMNT: The Hyperstone Heist (Megadrive - 2 joueurs max), TMNT Tournament Fighters (Super Nintendo - 2 joueurs max).
Une véritable mine d’or d’archives
Même si ça ne reste qu’une compilation dans le fond, la forme est ultra soignée et Konami a su être généreux. Grâce à la « Tanière des Tortues », on peut accéder à une bibliothèque de médias extrêmement riche et variée. Les publicités, les boîtes de jeux - américaines comme japonaises -, les catalogues / dossiers de presse, les documents conceptuels des développeurs, les manuels des softs, des captures des différentes séries animées - toutes saisons confondues - de 1987 à 2018, c’est assez fou et surtout hyper intéressant à consulter. De même, on a la possibilité de faire tourner les OST des jeux avec des playlists complètes… en lançant des cassettes audio. Il faut bien préserver le côté vintage de toutes ces productions.
Dans le musée ou en jeu, des guides de stratégie sont aussi à notre disposition pour avoir des informations parfois utiles pour avancer. Bref, un fort goût d’ancien mais version 2022 qui est hautement appréciable.